Itzhak Goldberg

Texte paru à l’occasion de l’exposition personnelle, Au-delà de l’objet, Galerie Univ-er, Paris XI, Itzhak Goldberg, 2011.

Ici, pas de littérature, pas de fables. L’étrangeté chez Eléonore Josso ne provident pas des sujets des tableaux, ce répertoire du quotidien. La fascination que les objets exercent sur le spectateur s’explique par le fait que l’artiste ne les considère plus comme un motif qui s’intègre dans un cadre plus général, mais comme un élément à part, séparé du reste du monde et qui possède son caractère propre.

Des objets ? Certes. Parfaitement reconnaissables, ils ont toutefois perdu leur fonction utilitaire, leur aspect familier, sécurisant et ils s’entourent de mystère. Nul ne songera à s’asseoir sur ces sièges ou à s’allonger sur ces lits ; ils ne renvoient plus à un faire mais à un voir. Simplifiés à l’extrême, vidés de toute émotion apparente, les différents éléments sont installés avec une précaution infinie dans un monde figé, où toute activité est comme interdite.

Sans chair, les objets dénudés acquièrent une intensité spectrale, deviennent des «choses» étrangères à la réalité. Ou plutôt, « la réalité est du côté du peintre » (Rilke).

Au-delà de l’objet ?